Récemment nous avons pu lire un article Capital.fr sur le projet de réforme du compte personnel de formation (CPF) qui vise à instaurer un reste à charge pour les salariés qui souhaitent se former.
Ce projet risque en effet de pénaliser beaucoup de Français, notamment les plus modestes, les moins qualifiés et les plus éloignés de l’emploi, qui sont aussi ceux qui ont le plus besoin de se former.
Le manque de transparence et de concertation autour de ce projet, ainsi que les conséquences négatives qu’il pourrait avoir sur le marché de la formation et sur l’attractivité du CPF attire aussi toute notre attention.
Critiques de l’ex-ministre et créatrice du dispositif, Mme Penicaud
Un deuxième article apparu sur Les Échos rapporte les critiques de l’ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud sur le projet de loi de finances pour 2023.
Selon elle, il s’agit d’une « erreur sociale et économique » qui va pénaliser les plus modestes et les plus précaires, et qui va à l’encontre du projet d’émancipation par le travail et la formation porté par Emmanuel Macron. Elle appelle le gouvernement à retirer cette mesure, qui doit encore être précisée par décret.
Le CPF est un dispositif créé par Muriel Pénicaud lorsqu’elle était au ministère du Travail.
Notre avis
En tant qu’experts en formation, nous pensons que le CPF est un dispositif qui vise à favoriser l’accès à la formation tout au long de la vie et à renforcer l’autonomie des salariés dans la gestion de leur parcours professionnel.
Il nous semble donc essentiel de préserver son caractère universel et gratuit, qui garantit l’égalité des chances et la motivation des bénéficiaires.
Instaurer un reste à charge pourrait avoir des effets indésirables, notamment :
- la création des freins financiers et psychologiques à la formation,
- le creusement des inégalités entre les salariés selon leur niveau de revenu, de qualification ou de secteur d’activité.
Il serait à notre avis nécessaire :
- d’associer les partenaires sociaux, les organismes de formation et les usagers du CPF à la réflexion sur l’évolution du dispositif, afin d’assurer sa pertinence, sa qualité et sa lisibilité.
- de veiller à ce que le CPF réponde aux besoins du marché du travail, mais aussi aux aspirations des salariés, en leur offrant un large choix de formations adaptées à leurs projets professionnels et personnels.
Et vous, qu’en pensez-vous ?