Les Français sont-ils vraiment mauvais en langues ?

C’est une question qui revient souvent dans les débats sur l’éducation et la culture en France.

Les Français ont-ils un problème avec l’apprentissage des langues étrangères ? Sont-ils moins doués ou moins motivés que leurs voisins européens ? Quelles sont les causes et les conséquences de ce supposé déficit linguistique ?

Pour tenter de répondre à ces questions, il faut d’abord s’appuyer sur des données objectives.

Selon le baromètre européen des langues 2019, réalisé par la Commission européenne, 56% des Français déclarent parler au moins une langue étrangère, contre 64% en moyenne dans l’Union européenne.

Parmi les langues les plus parlées, l’anglais arrive en tête avec 39% des Français qui le maîtrisent, suivi de l’espagnol (13%), de l’allemand (8%) et de l’italien (6%).

Ces chiffres placent la France en 25e position sur 28 pays membres de l’UE.

Ces résultats peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs.

Le poids de la langue dans le monde

Tout d’abord, le poids de la langue française dans le monde, qui peut réduire la nécessité ou l’envie d’apprendre d’autres langues.

En effet, le français est parlé par environ 300 millions de personnes sur les cinq continents, et il est la langue officielle ou co-officielle de 32 pays. Il est aussi la langue de la diplomatie, de la culture et de certaines organisations internationales. Ainsi, les Français peuvent se sentir plus à l’aise avec leur langue maternelle qu’avec une langue étrangère.

Le système éducatif

Ensuite, le système éducatif français peut être mis en cause.

L’apprentissage des langues commence relativement tard en France, à l’âge de six ans, alors que certains pays comme l’Espagne ou la Suède le débutent dès trois ans.

De plus, le nombre d’heures consacrées aux langues est faible par rapport à d’autres disciplines.

Selon une étude de l’OCDE de 2018, les élèves français passent en moyenne 14% de leur temps scolaire à apprendre une langue étrangère au primaire et au collège, contre 22% en Allemagne ou 27% en Finlande.

Les programmes sont souvent centrés sur la grammaire et le vocabulaire, au détriment de la compréhension orale et de l’expression écrite ou orale. Les occasions de pratiquer la langue en situation réelle sont rares, que ce soit à travers des échanges scolaires, des séjours linguistiques ou des médias étrangers.

Le contexte socioculturel

Le contexte socioculturel peut aussi influencer le niveau des Français en langues.

En effet, la France est un pays relativement homogène sur le plan linguistique, où plus de 90% de la population parle le français comme langue principale. Il y a donc peu d’opportunités de pratiquer une langue étrangère au quotidien, sauf dans certaines régions bilingues comme l’Alsace ou la Bretagne.

De plus, les Français ont tendance à avoir une faible confiance en eux-mêmes lorsqu’il s’agit de parler une autre langue. Selon le baromètre européen des langues 2019, seuls 29% des Français se sentent à l’aise pour avoir une conversation simple dans une langue étrangère, contre 44% en moyenne dans l’UE.


Ces éléments peuvent avoir des conséquences négatives pour les Français sur le plan personnel et professionnel.

En effet, maîtriser une ou plusieurs langues étrangères est un atout pour voyager, découvrir d’autres cultures, se former ou travailler à l’international.

C’est aussi un facteur d’enrichissement intellectuel et cognitif, qui favorise la créativité, la mémoire et le raisonnement.

Ainsi, il est important pour les Français de prendre conscience de l’intérêt et du plaisir d’apprendre des langues étrangères, et de se donner les moyens de progresser !


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